
Un spectacle créé dans le cadre de la Résidence du Tétras Lyre au Centre culturel de Bièvre (Be)
Une consigne d'écriture
Ce spectacle est né d'une expérience, d'une consigne d'écriture : Aller en auto-stop au hasard sans cartes ni pancartes, et sans passer deux fois au même endroit. Continuer jusqu'à un obstacle infranchissable.
Je suis donc parti du port d'Anvers en septembre 2011 (les grandes expéditions commencent dans les grands ports !) et une dizaine de jours plus tard, je me retrouvais bloqué à la frontière serbo-croate avec des papiers d'identité périmés.
Tout au long de l'expérience, je notais dans un carnet la description de chaque voiture qui s'arrétait, les temps d'attente, les portraits des chauffeurs, le détails des lieux parcourus.
Entre réel et fiction
Je raconterai mon expérience vécue, avec ma pratique de conteur, dans une relation directe avec le public. Le ton sera celui du carnet de bord. Le spectateur sera prévenu :
"Une histoire vraie, photos à l'appui, le protagoniste en face vous, bien réel !".
Et en face de cette réalité, une histoire trop fantastique pour être vraie... celle d'un gars parti vérifier si toutes les routes menaient à Rome. Quelquepart entre litterature de voyage et road-movie.
Pourquoi ce projet ?
En 15 ans, j'ai parcouru plusieurs dizaines de milliers de kilomètres en auto-stop, principalement en Europe, de Gibraltar à la Laponie, en passant par Venise où Awshitz. J'ai également passé quatre années en itinérance, sans maison, juste avec mon sac sur le dos. De ces expériences, j'ai rapporté des petites anecdotes pour les fins de repas : les animaux sauvages du milieu de la nuit, les rencontres improbables. Mais ce qui m'a fait tenir ces journées entières immobiles le pouce tendu, ce qui m'a fait monter et démonter ma tente chaque jour, n'a rien à voir avec ces anecdotes. Ma motivation prenait sa source dans une émotion plus forte, plus essentielle, plus universelle... Et c'est de cette émotion que j'aimerais partager. Cette émotion qui ne se raconte pas à la fin d'un repas.
Scénographie
Le spectacle sera prévu pour un espace scénique, pensé avec de la lumière, des déplacements. C'est loin d'être une évidence, pour un conteur. Pour "Rome" c'était une évidence. J'allais raconter un voyage basé sur le hasard... le hasard, ennemi du récit. Dans un conte, il y a un début, une fin, et entre les deux, des relations de causes à effets. Rien de tout ça dans "Rome". Mon histoire était plus chaotique. Elle avait besoin de tous les outils du théâtre : du spectacle, du visuel, du son, du mouvement. Je m'étais confronté à l'espace de la route, j'allais me confronter à celui de la scène !
